© 2015, Josse Goffin, Regard à gauche

Edito

Alexia Psarolis

Texte

Un terrain de baskets. Des claquements de doigts. Les Jets contre les Sharks. Blancs américains contre émigrés portoricains. Rivalité communautaire, problèmes sociaux, amour tragique incarnés par des danseurs exceptionnels, avec pour partenaire l’inoubliable musique de Léonard Bernstein. West Side Story, classique incontournable de la comédie musicale, n’a pas pris une ride et continue de séduire de nombreux artistes. La preuve? Anne Teresa De Keersmaeker a accepté le défi et en livrera à la fin de l’année sa version chorégraphique.

La comédie musicale ne serait que divertissement, fustigent certains. Car si le genre a ses aficionados, il a également ses détracteurs, qui ne voient en lui qu’un objet sans profondeur. Sans profondeur? La comédie musicale embrasse tous les sujets, des plus légers aux plus graves: la montée du nazisme (Cabaret), la guerre et son réquisitoire (Hair), le sida (Jeanne et le garçon formidable)... « Savoir faire danser le chagrin ou la solitude, il n’y a pas de plus grand art », affirme le cinéaste Arnaud Desplechin.

Aux sceptiques, objectons encore ceci: Le divertissement populaire, dans sa noble dimension, émerge dans des contextes anxiogènes et revêt bien souvent une dimension salvatrice. À l’instar de Selma (interprétée par Björk) dans Dancing in the Dark de Lars von Trier, qui se bat pour sauver son fils de la cécité et trouve refuge dans sa passion pour les comédies musicales hollywoodiennes. Parce que ça fait du bien.


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NDD reviendra en octobre avec un sujet plus chargé: les conditions de travail dans le secteur culturel, la question du pouvoir et de l’ivresse qu’il procure chez certains hommes et certaines femmes, parité oblige. Une contribution engagée et constructive (ou pavé dans la mare, c’est selon).

 

© Alexia Psarolis, revue Nouvelles de danse n° 75, 2e trimestre 2019


Metadata

Auteurs
Alexia Psarolis
Sujet
Dossier comédie musicale.
Genre
Editorial
Langue
Français
Relation
Revue Nouvelles de danse n° 75, 2e trimestre 2019
Droits
© Alexia Psarolis, revue Nouvelles de danse n° 75, 2e trimestre 2019