© 2015, Josse Goffin, Regard à gauche

Laurent de Sutter, philosophe électrique

Michel Zumkir

Texte

Ouvreur de l’être, de la raison, de la loi, de tout ce qui nous enserre, à quarante-deux ans, le philosophe Laurent de Sutter a déjà une œuvre considérable d’éditeur et d’écriveur. Écriveur ou écrivain?
Dans cet entretien, une réponse s’esquisse. On y découvre la face cachée de son travail: l’écriture comme partie intégrante de son mode productif de pensée.
Une pensée vive, rapide, connectée qui s’abreuve aussi bien aux aventures des super héros, au striptease qu’à l’histoire mondiale du droit et aux réseaux sociaux.
Avec ses livres sur Greta Thunberg et William Burroughs, il clôt la première phase de son œuvre, «Objets» pour entamer la seconde, «Propositions».

 *


Je me suis toujours arrangé pour ne pas persévérer


Je suis un pur produit de la haute bourgeoisie bruxelloise, religieuse, militaire. Essentiellement flamande, ma famille est cependant francophone. Aucun de mes parents n’a été éduqué en flamand, mes grands-parents parlaient français entre eux.
Les relations à la Flandre, à la culture et à la langue flamandes ont toujours été très compliquées.
J’ai reçu l’éducation bourgeoise dans toute sa splendeur: école catholique (le collège Don Bosco), scoutisme, rallyes, apprentissage de la musique, du tennis.
Si j’obéissais à ce qu’on me demandait, je m’arrangeais toujours pour ne pas persévérer.
On me forçait à apprendre le tennis, je ne m’y tenais pas; on voulait que j’étudie le piano, je préférais la batterie; que je participe à des rallyes pour que je rencontre des princesses de machin et des comtesses de bidule; à la place, je me sauvais et me saoulais…
Bref cela n’a vraiment pas été un succès…


Ma culture, pour ce qu’elle vaut, je l’ai fabriquée un peu tout seul


Comme toutes les bourgeoisies, la bourgeoisie d’où je viens a une relation paradoxale à la culture et aux lettres.
La culture fait partie de son package mais elle reste relativement superficielle.
Du côté de mon père, l’inscription culturelle est plus forte car plusieurs de mes aïeuls ont travaillé dans le secteur musical: mon arrière-grand-père comme directeur d’académie, mon grand-père comme critique et administrateur du concours Reine Elisabeth. Un de mes grands-oncles, Ignace de Sutter, composait des hymnes religieux. On lui doit aussi un chant nationaliste flamand très connu, Lied van mijn Land, encore chanté au pèlerinage de l’Yser.
Ma mère tenait davantage aux valeurs de culture que mon père, qui, visiblement, a fait un rejet. À force d’entendre, toute la journée, de la musique classique dans l’appartement de ses parents, il ne jurait que par Fats Domino, Elvis Presley…

Ma mère nous a poussés, mes frères et moi, à pratiquer la musique. Elle nous emmenait voir des expositions, des musées, les églises lorsque nous voyagions. Mais cette relation à la culture n’était pas mue par un désir profond, véritable. À aucun moment, cet intérêt ne se transformait en nécessité, en travail d’exploration où l’un d’entre nous aurait été jusqu’au bout de quelque chose.

De sorte que ma culture, pour ce qu’elle vaut, je l’ai fabriquée un peu tout seul. Je ne recevais pas d’aide matérielle pour approfondir, dépasser ce que nous faisions ensemble.

Mon parcours, dans le domaine des lettres et de la culture, a été déterminé par les bibliothèques des communes à facilités de la banlieue bruxelloise que je fréquentais et où il n’y avait rien d’exhaustif, de représentatif.
J’en ai fabriqué une culture de bric et de broc, mais qui n’était pas inintéressante puisqu’à la fois j’y ai découvert Qu’est-ce que la philosophie? de Deleuze et Guattari, Le Tractatus de Wittgenstein ou La Condition postmoderne de Lyotard.
À côté, je lisais les romanciers américains du moment, Don DeLillo, Paul Auster, des auteurs publiés par Actes Sud, Gonzalo Torrente Ballester, Cees Nooteboom… Je lisais aussi beaucoup de poésie, de théâtre, de science-fiction et plus particulièrement du Space Opera.
C’est seulement après que j’ai rapiécé cette culture afin qu’elle devienne une carte un peu plus utilisable pour me repérer dans les massifs de la création.



La philosophie, telle qu’elle se présente naturellement, spontanément,
contient une forme de violence presque impérialiste


D’une certaine manière, j’ai toujours été l’emmerdeur récalcitrant à faire les choses comme il faut.
Peut-être que cela vient de la place que j’occupais dans ma famille, peut-être aussi de mon parcours universitaire un peu bizarre, que j’ai fait par faiblesse mentale, par absence de désir authentique et parce qu’on m’y a poussé.

J’ai vomi ces études de la première à la dernière minute mais je n’étais pas suffisamment médiocre pour m’en faire jeter de manière délibérée. Je les ai donc finies. Je suis docteur en droit alors que je n’ai jamais voulu l’être, d’une certaine manière. Comme je ne me sentais pas bien dans ces études, tout ce que je faisais était contre, contre une certaine idéologie juridique, un certain rapport des juristes et surtout des professeurs à leur objet.

Cela a continué quand j’ai écrit mes premiers livres.
J’avais un rapport tout aussi contrarié à la philosophie. Je n’avais pas envie d’adopter la forme canonique.
Je trouve que la philosophie, telle qu’elle se présente naturellement, spontanément, contient une forme de violence presque impérialiste.
Elle considère ses formes comme les seules capables de dire le vrai.

Ces dernières années, j’ai été marqué par les formes venues de la Narrative Non Fiction américaine, qui me paraissent pouvoir désaxer les automatismes. J’essaie d’écrire en préservant l’électricité mentale.

La forme doit emporter, être labile. Je suis très content quand des gens me disent qu’ils ont lu mes livres en une seule fois. On plonge dans un ouvrage, on en sort et peut-être que l’on en tire quelque chose, ou peut-être pas. Ce n’est pas très grave.
Cette idée de la narration et de son inscription à l’intérieur d’un tissu de faits historiques, sociologiques ou autres m’importe beaucoup.
Après, cela peut changer parce que cette forme, ce défaut de position qui est le mien, ce refus de m’inscrire dans la place du juriste, dans celle du philosophe qui trônerait ou celle de l’écrivain qui déploierait sa plume créent des malentendus, je crois.



J’essaie de rajouter des plis à l’intérieur de ce qui nous semble étale


Ce que je cherche à faire, c’est de contrarier le ressassement, la satisfaction très compréhensible que nous avons tous à retomber sur ce que l’on sait déjà.
Même si cela rend moins commode la réception, j’essaie de compliquer, comme le proposait Deleuze, à savoir de rajouter des plis à l’intérieur de ce qui semble étale.
Je le fais non pour le plaisir d’embêter le monde ou embrouiller la vie des gens mais, précisément, pour tenter de respirer là où les choses sont irrespirables.

Ce moment où l’on n’aurait qu’à essayer un mot de passe et croire avoir tout compris m’angoisse.
Aussi, à chaque fois, je tente d’introduire à l’intérieur d’un jeu réglé une possibilité qui ne fait pas partie des règles de ce jeu, qui n’est pas ordonnancée par les axes en abscisse et ordonnée de l’espace cartésien où chacun va déposer ses choses.
J’aime beaucoup le concept du regard par l’axe développé par Slavoj Žižek.

La tradition philosophique et essayistique, et plus largement la tradition de la pensée occidentale, est celle du regard de face. Elle a produit toute une série d’effets dans le domaine de la science, de l’esthétique, dans d’autres domaines aussi; on pourrait lui en ajouter une autre: la généralisation du regard de biais.


*



On a besoin d’un moment formel dans le domaine de la pensée, de l’écriture


Je crois que l’on est à un moment-clé de notre histoire. Peut-être que je ressens cela simplement parce que je suis occupé à le vivre, ce moment, un moment-clé de plus à l’intérieur d’une histoire qui ne serait constituée que de moments-clés, en quelque sorte. 


Il est devenu très compliqué dans le domaine des lettres, de l’essai, de l’écriture, de la pensée de continuer à fonctionner comme on l’a fait jusques et y compris aux moments les plus expérimentaux des années 1960-1970 avec Lacan, Barthes, Derrida…

Nous avons besoin d’une réflexion de fond sur les formes de la pensée. De manière assez symptomatique, on sent des bougés, des formes, on sent que des nécessités, notamment de narration, apparaissent. Cela se remarque dans l’écriture de Vinciane Despret ou d’Isabelle Stengers, ou en France, dans le travail de figures plus éloignées de l’Université comme Pacôme Thiellement.

Des fils sont tirés en direction de la fiction, d’autres manières de se présenter comme auteur, de raconter les idées, d’argumenter, soit dit entre guillemets, se font jour. Mais il existe des résistances, spécialement dans la pensée française contemporaine et dans l’Université, et c’est là un symptôme de ce que nous vivons un moment critique.

Cela en passe notamment par une défense néoclassique, si j’ose dire, du style argumentatif. Il faudrait retravailler comme on le faisait à l’époque de Victor Cousin, dans la grande philosophie française du 19e siècle, très universitaire.
Ce retour à l’argumentation revêt une forme para-analytique inspirée de la philosophie analytique anglo-saxonne mais également une forme un peu étrange, une sorte de phénoménologie un peu pieuse qui a un poids assez gigantesque.

Je ne me sens concerné par aucune de ces deux possibilités.
Ce moment formel dont on a besoin dans le domaine de la pensée, de l’écriture peut parfois s’avérer déceptif. Par exemple, je sais que très peu de gens seraient prêts à reconnaître le caractère littéraire de mon écriture. Pourtant, je travaille beaucoup à la rendre sans aspérités. Elle est basée sur un principe général de fluidité, de progrès, de vitesse, avec des embranchements et des enchaînements qui seraient autant d’accélérateurs.
Il y a beaucoup d’enjeux, de difficultés, de choses à déplier quand on parle de la pensée aujourd’hui.


Si la porte est ouverte, alors allons voir ce qu’il y a derrière


Face aux tentatives de reconstitution de formes doxiques dans le style, dans le respect un peu servile du rapport au monde, dans des tentatives qui se manifestent sous des formes policières formulant des interdits, du bien, du mal, il faut travailler encore et encore notre héritage pour comprendre jusqu’où se dissimulent les nécessités presque mécaniques de cette police, saisir pourquoi elle nous vient aussi naturellement et aussi facilement.

Je continue à penser que c’est un travail de salubrité si pas publique, au moins pour moi-même.

J’ai besoin de m’expliquer pourquoi lorsque je vois le mot «raison», j’ai l’impression que quelqu’un veut me faire faire quelque chose dont je n’ai pas envie.
Pourquoi quand je lis le mot « être », quelqu’un veut me faire être quelque chose dont je n’ai pas envie.

On me demande parfois: Si vous dites cela, ne court-on pas le danger de? n’y aurait-il pas le risque de? ne serait-ce pas la porte ouverte à?
Mais si la porte est ouverte, alors allons voir ce qu’il y a derrière. Courir un risque, c’est mieux que de le forclore, au moins apprend-on quelque chose, découvre-t-on ce qui se passe dans le monde et que l’on ne peut ignorer.

J’aimerais bien restituer à la pensée son danger, son caractère expérimental, risqué, non-assuré, gratuit, intempestif, outrancier.
Évidemment cela provoque parfois des situations de backlash.
Si des lecteurs adhèrent ou suivent mes publications, certains les détestent profondément et considèrent que c’est n’importe quoi, précisément parce que je refuse de donner les preuves de légitimité qui permettraient de faire croire que mes interprétations, mes idées sont parfaitement fondées, solides, blindées.
Je les avance très vite et elles prennent souvent une forme aphoristique. J’ai un gros problème avec les esprits nuancés, pondérés, avec les philosophes qui essaient de peser la chèvre et le chou, ceux dont on sent qu’ils sont pénétrés, au plus profond d’eux-mêmes, par la volonté de dire le vrai.



L’idée de culture dans laquelle on serait englué, engoncé me dégoute


Au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, je pilote un cycle de rencontres intitulé «Belgian Theory». Cet intitulé est très belge, ironique, calqué sur la French Theory créée par les universitaires américains.

L’histoire de l’essai, de la philosophie et de la pensée en Belgique est très mal documentée.

Aujourd’hui, une génération venant de l’Université libre de Bruxelles et de l’Université de Liège semble peut-être plus consciente que celle de ses maîtres, de ses professeurs, de la circulation des idées, de la manière dont elles se fomentent ailleurs. Elle tente des expériences qui n’ont pas vocation à rester provinciales, si j’ose dire.
Cela peut prendre des formes très populaires, je pense à Pascal Chabot, François De Smet, ou des formes beaucoup plus exigeantes, Vinciane Despret en est l’exemple le plus remarquable, et il y en a d’autres. Est-ce que cela peut faire une école, un style, une forme? Je ne sais pas. 

Dans mon cas, la question de la Belgique ou de la belgitude a toujours été très compliquée. Je n’ai jamais accepté le fait d’être belge. J’ai fui la Belgique, et spécialement Bruxelles, une première fois en 2001 pour finir mes études en France, une deuxième fois quand j’ai rencontré ma petite amie de l’époque. Je me suis installé à Paris et j’y suis resté pendant des années, très content de ne jamais entendre parler de la Belgique.
J’étais heureux en France, j’y ai été très bien accueilli.
C’était aussi le miracle des premières messageries, des premiers forums, avant les réseaux sociaux. On pouvait contacter directement les gens.

Arrivé à Paris, j’ai été très frappé par le livre Matrix: machine philosophique conçu par un collectif de normaliens, Elie During, Patrice Maniglier… sous le patronage d’Alain Badiou. Il pouvait incarner quelque chose comme la pop philosophie telle que je l’admirais déjà à l’époque.
J’ai écrit à Elie During pour lui proposer une philosophie des musiques pop. Je l’ai rencontré et il m’a fait rencontrer d’autres personnes. Et ainsi je me suis retrouvé embrigadé dans le collectif Fresh Théorie qui a été important pour le renouvellement de la pensée à Paris.

J’ai trouvé cet accueil remarquable car en Belgique il m’était impossible de discuter avec qui que ce soit. Chacun faisait les choses dans son coin. Il n’y avait pas moyen de construire de stratégies, de plans, de têtes de pont, d’accéder à des formes de médias, je me sentais complètement isolé.
Du fait de mon milieu bourgeois, catholique, je ne rencontrais sans doute pas les bonnes personnes, alors qu’à Paris, c’est parti très vite.

Je ne dirai jamais que je suis fier d’être belge, je n’ai pas non plus le rêve d’être français. L’idée de nation me paraît complètement absurde, l’idée de culture dans laquelle on serait englué, engoncé me dégoute. Une vie se construit en fonction de ce qu’elle n’a pas fait, de ce qu’elle peut devenir et non pas en fonction de ce qu’elle a eu, de ce qui l’a déterminée, ce que Deleuze et Guattari appelaient papa-maman. Ce sont des données, et les données soit on les ressasse, soit on les déplace. Je suis du côté du déplacement.


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Mon cerveau doit être excité, le partage productif


Dans le domaine de la pensée, j’ai toujours cru aux vertus du collectif. Non pas le collectif avec un programme commun sous lequel on signerait tous mais le collectif comme forme d’espace.
Il y a une dimension ouvertement stratégique dans l’idée de collectif.

Je souhaite d’ailleurs que les collections «Perspectives critiques» que je dirige aux Presses universitaires de France et «Theory redux» chez Polity Press soient des outils politiques et stratégiques.
J’ai tendance à les considérer comme une famille élargie, d’élection avec des choix de désir. Du désir qui passe évidemment par une forme d’électricité théorique. Mon cerveau doit être excité, le partage productif.
Je ne veux pas forcer à la création d’une nouvelle doxa même si je pense sincèrement qu’il est temps que ma génération exprime directement, et cela vaut pour moi aussi, l’endroit où elle se situe et ce qu’elle est en train d’apporter à la pensée. Il ne faut pas rester entre initiés.


Et si on pouvait inventer une raison indigne


J’ai écrit vingt livres. Ce qui est beaucoup. Vingt livres qui partent dans tous les sens. Qui établissent une cartographie encyclopédique fragmentaire et lacunaire du contemporain et le font depuis le point de vue des objets: les pilules chimiques, les films pornographiques ou de pirates, les textes de tel auteur...
Je crois que nous n’avons pas beaucoup d’importance. Et quand on prend du temps à observer, regarder, lire, comprendre une chose, c’est parce que cette chose est, elle, importante.
Avec mes livres, j’ai déployé un catalogue de l’affirmation de la confiance dans le bazar du monde, plus intelligent que nous.
Si on veut en tirer quelque chose, il faut à la fois apprendre à reconnaître cette intelligence, se mettre à son écoute, pour ensuite dériver avec elle et être entraîné à faire quelque chose.
J’ai ainsi formulé, au fil de mes livres, une série de propositions, de «Et si», comme dans les jeux d’enfants. Et si on pouvait inventer une raison indigne. Et si le cinéma pornographique nous apprenait quelque chose sur le désir plutôt que de prétendre toujours le contraire. Et si c’était dans les films que s’affirmait la vérité de la police et non dans les études sociologiques, contrairement à ce qu’affirment les sociologues. Et si, et si.

Maintenant que j’ai posé toutes ces questions, j’ai envie de faire l’épreuve de leurs hypothèses.


Tous mes textes, avant d’être écrits, sont calculés


Si dans mes prochains livres, je compte entamer un travail plus abstrait que dans les précédents, je maintiendrai les modalités formelles que j’ai mises en place, héritées de l’Oulipo afin de conserver l’idée de vitesse qui m’est très chère.

Tous mes textes, avant d’être écrits, sont calculés.
En fonction de ce que l’éditeur veut, j’ai un certain nombre de signes, que je divise en chapitres de longueur absolument égale, qui sont partagés en sections de longueur absolument égale. Même les phrases sont toutes de longueur absolument égale. Ce calibrage des phrases ne se remarque pas car que j’ai une ponctuation non-conformiste, notamment par l’usage du tiret.

Ces contraintes m’aident à penser, à aller plus loin que là où je voulais aller, me forcent à considérer des choses que je n’imaginais pas, à écrire des phrases auxquelles je n’avais pas songé, à dire des choses que je n’aurais pas supposé énoncer.

Je fais une différence très importante entre la police, les lois, les règles ou les normes et les contraintes. Les deux sont arbitraires, mais les unes prétendent à la légitimité, les autres pas. Les lois ont pour vocation à poser des limites. Les contraintes donnent des ressources.
Et si une contrainte ne convient pas, on peut en changer. Leur seule nécessité c’est ce qu’elles vous font faire, ce qu’elles rendent possible.

Après, j’essaie de travailler mon obsessionalité. Pour éviter que ce discours que je viens de tenir ne soit un discours de légitimation de ce qui, en réalité, ne serait peut-être qu’une prison dans laquelle je me serais enfermé moi-même…

 

© Laurent de Sutter, Michel Zumkir, revue Le Carnet et les Instants n° 206, 1er trimestre 2021



Metadata

Auteurs
Michel Zumkir
Sujet
Laurent de Sutter. Parcours biographique. Ecriture. Thèmes. Raison. Vérité. Moments formels de la pensée.
Genre
Entretien littéraire
Langue
Français
Relation
Revue Le Carnet et les Instants n° 206, 1er trimestre 2021
Droits
© Laurent de Sutter, Michel Zumkir, Revue Le Carnet et les Instants n° 206, 1er trimestre 2021